« Les militants ont envie de débats et de confrontations » , Nicolas FLORIAN


15 février 2011  | Par Propos recueillis par Benoît Lasserre b.lasserre@sudouest.fr    
« Les militants ont envie de débats et de confrontations »

Le secrétaire départemental Nicolas Florian espère gagner quelques cantons en mars mais a déjà la tête à la campagne présidentielle en 2012.

 Nicolas Florian : « Notre mot d'ordre est la proximité ». archives l. th.
Nicolas Florian : « Notre mot d'ordre est la proximité ». archives l. th.

« Sud Ouest ». Comment allez vous mobiliser vos électeurs pour des élections qui ne changeront pas la couleur du département ?

Nicolas Florian. Notre mot d'ordre est la proximité. Même s'il est acquis que la majorité actuelle restera la majorité au soir du 27 mars, il nous faut commencer le rééquilibrage des forces en présence au sein de l'hémicycle. Actuellement, 80 % des sièges du département sont occupés par des élus de gauche, or la gauche ne représente pas 80 % dans le département. Nous devons faire campagne pour peser plus et, à défaut d'y mettre fin, mettre un frein à la gouvernance actuelle qui est marquée par le népotisme et le chantage aux subventions.

Cette campagne électorale doit aussi être le moyen de mobiliser autour de la réforme territoriale. Certes, ce n'est pas le sujet de discussion prioritaire des Français mais, précisément, nous devons faire œuvre de pédagogie pour expliquer que cette réforme, en divisant par deux le nombre des élus, va permettre à ceux-ci d'être plus disponibles, plus accessibles, plus près des citoyens.

Comment faire campagne alors que votre principal objectif, voire le seul, est de reprendre Bordeaux 2 à Michèle Delaunay ?

Reprendre le deuxième canton est effectivement notre priorité mais ce n'est pas notre seul objectif dans ces élections cantonales. Nous avons ciblé les cantons où le sortant socialiste ne se représente pas et nous avons bon espoir sur certains. Nous misons sur la victoire dans trois ou quatre cantons avec, en parallèle, l'objectif de n'en perdre aucun. Je pense que c'est faisable grâce aux candidats que nous avons investis.

Comment avez-vous géré la grogne chez certains militants après votre accord avec le Modem ?

Par la pédagogie. Nous avons expliqué aux militants qu'il fallait absolument l'union de tous les opposants à Philippe Madrelle et le Modem en fait partie. Les susceptibilités doivent s'effacer au profit de l'efficacité. Je vous concède que nous avons fait une erreur de timing dans la désignation mais seulement sur deux cantons. Maintenant, il y a des candidatures dissidentes comme il y en a toujours eu et comme il y en aura toujours. L'important est qu'il n'y ait pas de primaires entre les candidats d'opposition, pas de dispersion des voix de droite et du centre.

Comment peut-on partir à la conquête du département sans un vrai présidentiable à opposer à Philippe Madrelle ?

Yves d'Amécourt est maire d'une commune, président d'une intercommunalité et président du groupe d'opposition depuis trois ans. C'est un vrai élu local qui a toutes les qualités qu'il faut pour diriger le Conseil général.

Comment jugez-vous le changement de patron à l'UMP ?

En marge du gouvernement où ont été rappelés des hommes d'expérience comme Alain Juppé, l'UMP fait aussi sa mue en préparation de la grande campagne à venir, celle de 2012. Je sens qu'il y a une forte envie de débats et de confrontations au sein des militants, la motivation pour porter la candidature de Nicolas Sarkozy, de défendre son bilan. Les sondages qui ne nous sont pas très favorables et le sont plutôt en faveur de DSK ont montré qu'il fallait se serrer les coudes. De mieux faire savoir tout ce que nous avons fait et ce que nous allons faire d'ici à 2012.

Comment surveillez-vous les autres candidats sur votre droite ou au centre ?

Le souci de Nicolas Sarkozy est de disposer de voix de réserve pour le deuxième tour. Au centre, il faut donc observer à quel point les centristes récupéreront des voix, sachant que je ne crois pas pas que François Bayrou rééditera son score de 2007. Sur notre droite, Jean-François Copé a rappelé aux cadres de l'UMP qu'il fallait affronter Marine Le Pen sur le terrain des idées et montrer que tout ce qu'elle dit en matière économique, comme l'abandon de l'euro et le retour au franc, est complètement irréaliste et archaïque. Quant à la sécurité, notre bilan nous permet de ne pas avoir à en rougir.

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