Redonnons du sens à la Droite...

Publié le par ump5gironde.over-blog.com

Etant natif du pays de Montaigne et de Montesquieu, je ne peux pas - et ne veux surtout pas - dilapider ce formidable héritage culturel pétrit d’humanisme par l’un, puis de libéralisme et d’Etat de droit par l’autre. A ce titre, je me considère comme un privilégié. J’espère que notre nouveau gouvernement normal, ne taxera pas cet héritage ! Quoi que….


Après sa défaite aux récentes élections présidentielles et législatives, la Droite française en général doit se reconstruire par les idées, avant les hommes. Y compris à l’UMP. Elle ne pourra le faire qu'en engageant un profond travail sur ses valeurs, sa morale, ses idées. Dura lex sed lex.


Les Français ont voté et donné les pleins pouvoirs à la nouvelle majorité socialiste, confirmant le choix de la gauche effectué depuis quinze ans à chaque élection municipale, cantonale, régionale ou sénatoriale. Malheureusement, cette victoire du Parti Socialiste, mène la France droit dans le mur ! Pour s’en convaincre, il suffit de lire ou d’écouter, à titre d’exemples non exhaustifs, l’invective des discours et les propositions à la Thomas Diafoirus d’Arnaud Montebourg et de François Hollande, sur l’affaire PSA avec le plan automobile qui en découle. Lamentables et profondément indécents !


Dans l’histoire récente, la présidentielle de 2007 a été l’exception : Nicolas Sarkozy avait su conquérir le pouvoir. Mais la Droite, oubliant que gouverner, c’est déployer une vision, c’est tracer un chemin, n’a pas fait son aggiornamento pour le conserver. 

La mission de la Droite au sens large est désormais de se reconstruire par les idées, avant les hommes. Ce dont elle a en effet besoin est ce que partis et responsables ont ignoré : des valeurs et des principes fondateurs. Elle ne dépassera pas autrement les pièges dressés à la fois par la Gauche triomphante et par le Front National renaissant. La Droite doit dire qui elle est, quelles sont ses valeurs, quelle est sa morale, quelle vision elle a de la France, de son identité, de son avenir. Qu’elle ait l’honnêteté de se reconnaître sans boussole et de travailler à retrouver son cap.


Bien que les élections à la présidence de l’UMP agitent la classe politique, le temps de la sélection du « champion » n’est pas venu. D’ailleurs comment choisir un leader sans connaître précisément son échelle de valeurs, ses convictions et ses repères ? La Droite ne s’est-elle pas décrédibilisée – parfois d’abord aux yeux de son propre électorat – en engageant des réformes non parce qu’elles correspondaient à sa vision de la société ou à sa conception de la personne humaine mais parce qu’elles satisfaisaient à « l’esprit du temps » ? C’est tout simplement la stratégie perdante du « suiveur » à comparer à celle gagnante, du « leader ». 

L’heure est donc venue pour elle de se refonder, de se redéfinir, de se réinventer. Mais cette œuvre ne peut plus être le fait des seuls partis politiques, dont les décisions sont trop souvent prises par les « gens d’en haut », sans tenir compte des « gens d’en bas ». Comme dans toutes les grandes démocraties modernes, cette mission relève désormais des laboratoires d’idées ou des « think tanks » de nos amis anglo-saxons. C’est à ces structures, indépendantes des partis politiques et du militantisme de base, d’être les artisans de ce travail de fond préalable au choix des hommes.


Les valeurs et les idées de la Droite, il faut les penser, les travailler, les affirmer et leur donner une traduction concrète : je suis donc décidé de participer, en toute modestie, à ce travail de reconstruction.


La tâche est immense :


Sur la reconnaissance de la dignité de la personne humaine, car nous savons que la politique ne peut avoir pour ambition de gouverner les hommes sans vision profonde de l’homme.


Sur l’indispensable revalorisation, dans un pays qu’on a laissé s’habituer au « tout Etat ou à l’Etat providence», des valeurs de liberté et de responsabilité, car nous savons que la politique doit avoir comme objectif de faire respirer et s’épanouir la société et non l’Etat.


Sur la redéfinition complète d’une politique sociale et de ses principes, car nous savons les effets pervers d’un « modèle social » étouffant, coûteux et créateur de la pire injustice, celle du chômage.


Sur la légitimité de l’autorité, car nous savons les ravages d’une absence de respect des autorités « naturelles » que sont les parents, les enseignants, les forces de l’ordre.


Sur la culture de l’excellence, car nous savons qu’à l’école, dans l’entreprise, dans la famille, c’est une vision dynamique, qui pousse vers le haut et qui récompense, qui permet l’épanouissement de chacun.


Sur ce que peut être la France demain, enfin, car nous savons que les Français ont besoin d’une nouvelle pédagogie de l’enracinement. Ni tabous, ni gros mots, l’appartenance, l’identité, les racines n’interdisent ni l’ouverture à l’autre, ni l’accès à l’universel. Elles les priment. C’est d’elles qu’il faut partir. Mais après quarante ans d’un débat jacobin stérile entre réduction de l’identité française aux valeurs républicaines à gauche et célébration de la « France seule » à la droite de la Droite, il est temps d’ouvrir les fenêtres et d’oser renverser les totems : la France n’est pas la France sans ses provinces et la France n’est pas la France sans l’Europe. Il faut en finir avec l’obsession unitaire qui étouffe et uniformise. La patrie, les patries, respirent mieux que la République égalitaire. Subsidiarité à l’intérieur (contre le centralisme) et fédéralisme à l’extérieur (plutôt que la hantise de la frontière) doivent désormais se conjuguer pour réinventer un nouvel « art d’être Français »…


Après trente ans sans réformes structurelles et une crise sans précédent, il faut prendre acte de l’épuisement du modèle français et la pesanteur de ses tabous. Face au sectarisme d’une Gauche clientéliste, sans idée neuve mais désormais dotée de tous les leviers du pouvoir, la Droite française est appelée à un immense effort de rénovation de son système de valeurs et de ses cadres de pensée. Si elle n’a pas ce courage de l’intelligence, la Gauche est au pouvoir pour longtemps.


« Travaillez, prenez de la peine : c'est le fonds qui manque le moins" écrivait Jean de La Fontaine dans sa fable Le laboureur et ses enfants.

Et bien labourons le terrain politique afin de ressemer nos valeurs, de les faire grandir et de les faire fructifier.

En attentant, bonnes vacances, la rentrée sera difficile et délicate. Nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés pour reconquérir nos territoires perdus.


Amicalement.

 

 

Publié dans Politique

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